Extraits du journal du commandant de Fort-Prodige

<Ce journal a été retrouvé dans les appartements du Patriarche-Paladin Karazhen, commandant de Fort-Prodige depuis l’année 367. Il utilise le calendrier impérial (CI)>

Année 388, premier jour de l’été

Les festivités du soir viennent de s’achever. Nous avons été surpris du faible nombre de pélerins venus jusqu’au Fort pour les offrandes du premier jour de l’été. Même si ce n’est pas une fête officielle, nous accueillons habituellement des dizaines de pélerins à chaque changement de saison. Seule une poignée s’est présentée à nos portes ce matin.

Deuxième jour de l’été

J’ai envoyé Maeros et Talb à Cho’Satar afin d’enquêter sur l’absence de certains fidèles qui ne se sont pas présentés au Fort.

Cinquième jour de l’été

Maeros et Talb sont revenus prématurément. À deux jours de cheval du Fort ils ont découvert un groupe de 6 pélerins massacrés sur la route forestière. La nature des flèches utilisées incrimine incontestablement des orcs.

Nous ferons ce soir une messe à la mémoire de nos frères et sœurs assassinés lâchement. Je prie Zhendalos pour le repos de leur âme et jure devant Lui de pourchasser ces assassins à la peau verte qui viennent piller nos terres.

Dixième jour de l’été

L’expédition punitive menée par Maeros et 5 volontaires a été couronnée de succès : 4 orcs ont été éliminés alors qu’ils pillaient une ferme d’élevage. Maeros a dépéché Talb et Déros pour prévenir qui de droit à Cho’Satar.

Je décide d’attendre leur retour avant d’autoriser les pélerins à regagner la ville.

Vingtième jour de l’été

Talb et Déros apportent des nouvelles inquiétantes de Cho’Satar. La garde de la ville leur a appris que des orcs avaient également sévi à proximité de la ville mais le capitaine Paros campe sur sa position : il s’agit de ceux éliminés par nos hommes. Cela nous paraît peu probable compte tenu des distances à couvrir.

Vingt-deuxième jour de l’été

Les pélerins insistent pour regagner Cho’Satar. Maeros, Talb et Déros les escorteront.

Vingt-cinquième jour de l’été

La patrouille menée par Karina a surpris un groupuscule d’orcs rôder dans les bois à l’est du Fort. Elle a réussi à en éliminer 3 mais il semble qu’un ou deux d’entre eux aient réussi à prendre la fuite. Assya étant blessée gravement, ils sont rentrés faire leur rapport et prodiguer des soins à notre sœur d’armes.
Nos craintes sont vérifiées, il y a bien plus d’orcs que prévu qui ont franchi les Monts d’Émeraude pour venir sur nos terres. Karina est assez étonnée que parmi eux il ne semble pas y avoir de guerriers dignes de ce nom pour constituer une force d’invasion.

Trentième jour de l’été

Maeros et ses compagnons sont rentrés de Cho’Satar. Ils n’ont essuyé aucune attaque même si Talb est certain d’avoir décelé des traces de passage de nos ennemis. Il semblerait qu’un groupe de 3 valeureux guerriers de Zhendalos soit suffisamment disuasif pour que ces lâches ne se montrent pas.

Trente-deuxième jour de l’été

La patrouille de Talb a rencontré deux elfes qui disaient venir d’Elwendyl. Ils étaient 3 à l’origine mais l’un d’eux a péri d’une flèche orque. Leur souverain les a envoyés à nous pour nous informer que plus au nord les orcs ont également investi la forêt. Les elfes ont également constaté qu’il ne s’agit pas d’une armée d’invasion. Tout porte à croire qu’ils cherchent quelque chose.

Trente-troisième jour de l’été

J’ai cherché une bonne partie de la nuit et j’ai peut-être trouvé ce que les orcs cherchent. Un récit ancien raconte que lors de la Conquête, le chaman Gâldor a perdu le sceptre de Rhulgâl, divinité tombée dans l’oubli lors de la célèbre bataille où Hézhenya a accompli le Prodige. À la mort de Gâldor, Searg son fidèle second aurait récupéré le sceptre et aurait fui vers l’est. Quand les humains le retrouvèrent aux abords de Cho’Satar quelques semaines plus tard, le sceptre n’était plus en sa possession. Tout porte donc à croire que l’artefact se trouve entre Fort-Prodige et Cho’Satar mais pourquoi des millénaires plus tard les orcs viendraient-ils à sa recherche ?
Post scriptum : les elfes avancent l’idée que c’est peut-être au bénéfice du Temps du Souvenir que les orcs auraient la possibilité de ramener Rhulgâl au rang de divinité d’où ces recherches précipitées. Si cette théorie est vraie nous devons à tout prix les empêcher de remettre la main dessus.

Trente-quatrième jour de l’été

J’ai envoyé mes hommes les plus rapides à cheval à Cho’Satar pour informer le Baron Roménaor de nos découvertes. S’il faisait la sourde oreille aux avertissements relatives à quelques pillages, je n’imagine pas qu’un Seigneur serviteur de Zhendalos soit insensible à la gravité de la situation réelle.

Trente-septième jour de l’été

J’écris ces lignes à la hâte. Nous entendons des tambours de guerre dans les bois à l’est du Fort. Les hommes sont en alerte, que Zhendalos nous donne la force d’anéantir les envahisseurs.

<Le journal s’achève sur ces lignes écrites dans la précipitation>